Design du livre XPress en production
En décembre 2006, les Editions Eyrolles ont confié à l’agence A. Comme… la conception et la mise en page du livre XPress en production, écrit par Mathieu Lavant.
Il s’agissait de concevoir une maquette pour un livre hors collection traitant de l’utilisation de Quark XPress en production. Le livre était destiné à des apprentis graphistes et couvrait sous forme d’ateliers la conception et la réalisation de différents projets : carte de visite, plaquette commerciale, newsletter, affiche et livre.
Hormis un impératif de format, l’éditeur nous a laissé carte blanche, en précisant toutefois que la maquette du livre devait être réalisée avec XPress, puisque l’un des ateliers de l’ouvrage traitait précisément de la conception d’un livre. Pas question pour autant de ressortir une vieille version d’XPress que l’agence avait abandonnée depuis quelques années au profit de InDesign ; l’ouvrage traitant de XPress 7.0, il fallait que la maquette et sa conception soit réalisée avec la toute nouvelle mouture du logiciel qui venait juste de sortir. Nous avons donc essuyé les plâtres d’une version 7.0, passablement bogués, à tel point qu’en cours de mise en page, nous avons du rebasculer la maquette sur une version 6.5, en perdant au passage, les réglages d’approche que nous avions mis au point.
Le processus de conception
Malgré notre expérience dans le domaine de la conception de livres, l’agence A. Comme… aborde toujours ce type de création sans idées préconçues quant au résultat final. Plutôt que d’appliquer une recette qui a déjà fait ses preuves, nous repartons à chaque fois de la page blanche en menant de front une recherche sur la typo et sur les éléments visuels (en particulier, la 1ère de couv). Et c’est en faisant des allers-retours entre ces deux éléments que le livre prend forme.
Le livre XPress en production étant constitué essentiellement d’un texte illustré de captures, et complété par une série d’encadrés didactique, un premier principe de mise en page est apparu rapidement : exploiter le format presque carré de la page pour ménager une fausse colonne en marge extérieure et y placer les différents encadrés.
En travaillant ensuite sur un chapitre test, nous avons arrêté le choix des typos sur le Frutiger pour le texte courant et une déclinaison de l’Eurostyle pour les titres et intertitres. Le Frutiger est en effet une fonte qui ne chasse pas trop, et dont le dessin élégant se démarque du Times que l’on nous sert à toutes les sauces depuis que Microsoft a inventé le traitement de texte.
Après quelques échanges avec l’éditeur, le choix typographique a été rapidement validé, mais le plus difficile restait à venir : le traitement des titres courant et des ouvertures de chapitre. Du côté de la couverture, nous avions déniché le visuel parfait et le projet prenait forme, mais il fallait encore en convaincre l’éditeur et trouver la continuité graphique entre cette couverture et le corps du livre. Ce lien est venu sous la forme d’un second visuel abstrait, généré avec Image Tricks (un générateur d’images, édité par Belight Software). Nous avons exploité ce second visuel en fond de page pour les ouvertures de chapitre, et nous avons plaqué par dessus, la photo utilisée pour la 1ère de couv. C »était une alliance contre nature, mais qui a plutôt bien fonctionné.
A partir de là, le traitement des têtières des pages courantes s’est imposé presque naturellement, avec toutefois de nombreuses discussions avec l’éditeur pour caler précisément la position des différents éléments : numéro du chapitre, titre courant, etc.
Une fois l’ensemble de la maquette calée et validée sur un chapitre test, nous avons réalisé la mise en page du livre à partirdu texte définitif, jusqu’à la mise en place de la table des matières et de l’index. Et c’est là que XPress 7.0 a révélé ses plus gros bugs. Nous avons exploité, comme à notre habitude, les fonctions de livre du logiciel qui permettent de gérer l’ensemble des chapitres sous forme de fichiers distincts, tout en assurant un foliotage en continu, et la génération d’une table des matières et d’un index sur l’ensemble de l’ouvrage. Malheuresement l’application n’a jamais voulu générer l’index. Ceci, ajouté à d’autres problèmes récurrants, nous a obligé à nous rabattre sur XPress 6.5. Puis de générer les PDF d’impression que nous avons ensuite remouliné à l’aide d’Acrobat pour les alléger de quelques dizaines de Mo.